Conduite par le secrétaire permanent du Parti du Peuple pour la reconstruction et la démocratie(PPRD), Emmanuel Ramazani Shadary, la délégation du Front Commun pour le Congo (FCC), composée des députés nationaux Geneviève Inagosi, Félix Kabange Numbi et Célestin Mbuyu Kabongo, a été reçu par le secrétaire général adjoint des Nations-Unies en charge des Opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix en séjour de travail en RDC. Plusieurs sujets d’actualité étaient au centre de cette rencontre notamment le processus électoral, la situation des droits de l’homme et la sécurité dans l’Est du pays.
L’élue de Wamba dans la province du Haut Uele, Geneviève Inagosi, est revenue sur les grandes lignes du cahier des charges de sa famille politique. À l’en croire, le FCC a réitéré son engagement à aller aux élections mais avec une Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui garantit les chances à toutes les parties prenantes au processus électoral.
« Pour nous, il était question de réitérer notre engagement de participer au processus électoral mais avec une CENI consensuelle, qui rassure toutes les parties qui vont competir sur l’égalité de chance (…). Et nous voudrions également d’une CENI représentative parce que telle que la CENI est composée aujourd’hui, elle n’est composée que d’une seule composante c’est-à-dire la majorité au pouvoir, l’opposition n’y est pas. Elle a été mise en place, je vous le rappelle, en violation de la loi organique, en violation du règlement intérieur, en violation de la constitution. Telle qu’elle se présente aujourd’hui, la CENI ne nous rassure pas quant à son indépendance parce que la communauté internationale a toujours accompagné la RDC dans le processus des élections. Nous espérons qu’elle a regardé tout ce qui se prépare et pour nous le FCC, la dernière sortie du Président de la CENI, Denis Kadima Kazadi, ne nous rassure pas du tout. Elle augure le lit d’un glissement déjà, nous tenons aux élections, aux élections dans le délai constitutionnel et aux élections avec une CENI recomposée, conforme à la loi, représentative de toutes les forces politiques et sociales conformément à la loi », a-t-elle fait savoir à ACTUALITE.CD.
Les questions en rapport avec la situation sécuritaire et les violations des droits de l’homme ont également occupé une bonne place lors de cet échange avec le numéro deux des Nations-Unies.
« Sur le plan sécuritaire, je pense que vous constatez que depuis que l’état de siège a été décrété à l’Est du pays, on dénombre plus de morts qu’avant. Cet état de siège a été décrété sans avoir au préalable effectué des études ou encore une loi parce qu’on devait avoir une loi de mise en œuvre de l’état de siège en l’absence d’une loi et aujourd’hui avec toute la complaisance, qu’il y a au sein de la majorité à l’Assemblée nationale, il n’y a aucune évaluation qui est effectuée pour connaître l’efficacité de l’état de siège et si moyen il y a de revoir certaines méthodes pour que la population se sente en sécurité. En Ituri, c’est des dizaines de morts tous les jours et vous avez même appris que les prises d’otages ont repris donc nous nous demandons à quoi sert l’état de siège ? Parce qu’aujourd’hui il n’y a aucun changement positif que nous avons enregistré. En dehors de ça, toute la situation d’insécurité crée également des tensions sociales et si on n’y prend garde, il y a vraiment une situation sociale qui est en train de se dégrader chaque jour, on risque de tendre vers l’implosion. La situation aussi des violations des droits massifs, les droits humains, l’immunité des députés nationaux n’est plus respectée, je vais évoquer le dernier cas de l’honorable Josué Mufula, du sénateur Augustin Matata Ponyo, il n’y a plus des droits, c’est une dictature qui s’est installée, on se demande où est-ce que nous allons ? C’est parmi les sujets dont nous avons discuté avec le Secrétaire général adjoint des Nations-Unies », a indiqué Geneviève Inagosi Kasongo.
Le numéro deux Nations-Unies a accordé une oreille attentive aux préoccupations de ces cadres encore fidèles FCC de Joseph Kabila.
« Il nous a dit être attentif à tout ce que nous lui avons dit parce que lui-même avant de venir à Kinshasa, il est passé par Bunia, il a vécu la situation qui prévaut en Ituri pendant l’état de siège, qu’il est de la responsabilité des Nations-Unies qui accompagnent le gouvernement depuis plusieurs années de prendre ça en compte, de travailler avec le gouvernement de manière à ce que la situation s’améliore. Et pour la question des élections, il est vrai que les Nations-Unies tiennent à une élection dans le délai, avec toutes les parties prenantes et dans un consensus aussi donc c’est parmi les réactions enregistrées de lui », a-t-elle conclu.
Lors de son séjour en RDC, outre les responsables des institutions du pays, le numéro deux de l’ONU a échangé avec les forces politiques et sociales en place, notamment la majorité au pouvoir, l’union sacrée de la nation.
Le numéro 2 de l’ONU est en RDC pour représenter le secrétaire général, Antonio Guterres qui a annulé, à la dernière minute, son déplacement pour Kinshasa en vue de s’occuper de la crise en Ukraine. En Ituri, Jean Pierre Lacroix a visité le site des déplacés de Roe dans le territoire de Djugu. Le ministre de la défense, Gilbert Kabanda, qui l’accompagnait, a promis la construction d’un hôpital, le renforcement de la sécurité autour des sites des déplacés.
Actualité.cd via Proconcept Médias