L’Assemblée nationale a au cours d’une plénière organisée en début de cette semaine, prorogé pour la 49e fois, l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri malgré sa contestation par les populations locales.
Le projet de loi présenté par le ministre d’État en charge du développement rural, François Rubota a été débattu dans une salle en moitié vide suite notamment au retard observé avant le début de la plénière qui a débutée à 21 heures 40 minutes alors qu’annoncée pour 12 heures de Kinshasa.
Le député national Wily Bolio fustige le mode de fonctionnement du bureau Mboso.
De son côté, la députée Geneviève Inagosi regrette que la mesure de l’état de siège soit maintenue sans aucune évaluation préalable des actions menées sur le terrain.
« Depuis plusieurs mois, lorsque les membres du gouvernement viennent présenter le projet de loi portant prorogation de l’état de siège, il y a toujours une motion préparée quelque part qui demande à ce que ce texte soit adopté in globo sans débat. Je pense que cette assemblée va commencer à s’appeler Assemblée nationale in globo. C’est comme si ça devient une routine, ça devient une habitude de banaliser les raisons pour lesquelles cet état de siège a été instauré » a-t-elle déclaré.
À elle d’ajouter :
« La situation sur le terrain évolue mal, le nombre des morts enregistré depuis que l’état de siège a été proclamé est plus élevé qu’avant. On nous a promis qu’on allait requalifier l’état de siège, mais ça n’arrive toujours pas. Quand les membres du gouvernement sont devant nous, nous devons avoir le débat pour échanger sur la situation et proposer même des pistes pour que la population du Nord-Kivu et de l’Ituri se sente qu’elle a de la compagnie ».
Loin de la prorogation de l’état de siège, l’organe délibérant a également voté le projet de loi portant habilitation qui permet au gouvernement de légiférer pendant la période des vacances parlementaires.
Cependant, la situation sécuritaire reste très préoccupante dans les deux provinces concernées par cette mesure dite exceptionnelle. l’Ituri fait face à l’activisme de l’ADF dans les territoires de Mambasa et Irumu alors que Djugu reste sous menace de la milice CODECO.
Le Nord-Kivu reste quant à lui, confronté à l’activisme de l’ADF dans la région de Beni et des terroristes du M23 dans la partie Sud. Une situation qui impacte négativement sur la vie socio-économique de la population locale, créant une situation humanitaire morose.
Elias Aungama