Les travaux de la table ronde sur l’état de siège décrété au Nord-Kivu et en Ituri depuis mai 2021, ont été clôturés ce mercredi 16 août 2023. C’est le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde qui a procédé à la clôture de ces travaux de trois jours.
Les analyses, conclusions et recommandations issues de ces assises seront transmises fidèlement au président de la République, a rassuré le chef du gouvernement congolais.
Peu avant son discours à cette occasion, les députés provinciaux des provinces concernées par l’état de siège et les organisations de la société ont dans une déclaration faite ce même mercredi, exigé la levée pure et simple de cette mesure qui selon eux, a failli à ses missions régaliennes.
« Conscients de l’enjeu politique, sécuritaire et socio-économique actuel dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, après le constat et analyse dans les trois commissions, nous donnons notre engagement pour l’unique et seule option, la levée pure et simple de l’état de siège » a fait savoir le lecteur de la déclaration.
De son côté, l’acteur politique Adélard Minene, basé à Goma au Nord-Kivu a plaidé pour la maintien de l’état de siège.
« Les causes qui ont milité à l’instauration de l’état de siège demeurent jusqu’aujourd’hui et comment on peut lever l’état de siège. Que sera l’avenir de la République demain ? La derrière alternative, c’était l’état de siège et ici, si on doit quitter l’état de siège aujourd’hui, alors il fait déclarer l’état de guerre » a-t-il dit.
De son côté, la députée provinciale Adèle Bazizane, élue du territoire de Nyiragongo et rapporteure de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu, souhaite que la décision du chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi réponde aux besoins de la population congolaise des provinces concernées par l’état de siège.
Par ailleurs, le député national Bertin Mubonzi, président de la Commission Défense et Sécurité à l’Assemblée nationale, a indiqué que la décision finale revient au chef de l’État pour trancher.
« Nous attendons que le président de la République puisse lever une option qui va nous permettre de nous garantir la paix et nous en tant que commission défense et sécurité, nous restons très ouverts et très regardants et nous pensons que la meilleure solution, c’est de mettre un accent sur la montée en puissance de notre armée pour défendre notre territoire » a dit Bertin Mubonzi.
Cependant, le réseau panafricain des mouvements citoyens en République démocratique du Congo précise que l’état de siège est la seule alternative pour stabiliser la situation sécuritaire dans les zones en proie à l’insécurité.
Thierry Luwete, point focal de ce réseau, estime que les participants à la table ronde ont exigé la levée de l’état de siège pour protéger leurs intérêts politiques.
« Il est plus qu’anormal aujourd’hui, de lever l’état de siège tenant compte du contexte sécuritaire actuel. Le président de la République est mis devant une responsabilité. Est-ce-qu’il va accepter d’opter pour les caprices des politiciens qui n’ont qu’un seul destin de revenir au pouvoir, de reprendre le contrôle des finances publiques. Nous avons besoin de la paix et cette paix sera construite uniquement par l’état de siège. Nous voulons que cette mesure soit maintenue » a-t-il déclaré.
C’est depuis mai 2021 que le chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi avait décrété l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri dans le souci d’imposer la paix dans cette partie de la République démocratique du Congo qui fait face à une insécurité sans précédent en dépit de quelques efforts consentis de part et d’autre.
Plusieurs couches tant politiques que sociales de ces deux provinces ne cessent d’exiger la levée rapide de l’état de siège qui à les en croire, a failli à sa mission.
Elias Aungama