Tueries à Beni : la société civile d’Oïcha décrété 3 journées ville morte pour compatir avec les familles victimes

La société noyau de la commune rurale d’Oïcha, chef-lieu du territoire de Beni appelle à trois jours sans activités à dater du lundi 29 au mercredi 31 juillet 2023. C’est dans le souci de compatir avec les familles des victimes et demander au gouvernement congolais de pacifier cette partie du pays.

Cette décision prise au cours d’une réunion tenue ce vendredi 26 juillet à Oïcha s’inscrit également dans le cadre de fustiger la persistance des tueries des civils dans la région où selon des sources civiles, plus de 50 personnes ont été tuées par les rebelles ADF dans un intervalle de moins d’une semaine dans la localité Babila-Kakaiku en secteur de Beni-Mbau.

« l’Assemblée a décidé qu’à partir du lundi, nous prenons trois jours de ville morte, pas d’activités. Que chacun reste à la maison, trop c’est trop, nous devons prendre cette question au sérieux. C’est inacceptable, plus de 30 morts mais les gens ne s’inquiètent pas. Plus de 100 morts dans une semaine, Kinshasa ne dit rien, aucune journée de deuil et on se demande qui va nous aider ! Nous devons nous prendre en charge » a déclaré le président de la société civile d’Oïcha.

Par ailleurs, cette structure citoyenne a appelé les autorités militaires déployées dans cette partie de la province du Nord-Kivu à procéder à des changements de certaines unités qui semblent selon elle, failli sur le plan opérationnel.

« Il y a des militaires qui ont servi pendant plusieurs années dans une zone, ils doivent être changés. Que les autorités suppriment aussi certaines barrières sur l’axe Oïcha – Beu-Manyama. Comment comprendre que les gens qui portent les corps des civils tués, arrivés à la barrière, on leur demande quelque chose » a-t-il regretté.

Il sied de rappeler que la situation sécuritaire qui prévaut dans la région de Beni depuis plus de 10 ans impacte négativement sur la vie socio-économique de la population locale. Elle est caractérisée par des pillages, incendie des maisons et des tueries nuit et jour par les rebelles des forces démocratiques et alliées (ADF).

Elias Aungama

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